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Photographie de Hugo Latour

samedi 21 mai 2016

Jim Harisson / France Culture.



En ce moment, je reprends mon retard sur France Culture.

J'aime particulièrement l'émission À Voix Nues, car elle laisse vraiment la place à la voix de l'auteur.

Présentement c'est Jim Harisson qui me parle.

http://www.franceculture.fr/emissions/voix-nue/jim-harrison-25-entree-en-litterature-de-la-poesie-la-prose

samedi 14 mai 2016

Laisser de l'espace pour la beauté



Laisser de l'espace pour la beauté

Kateri Lemmens et Kiev Renaud ont plusieurs points en commun : elles sont toutes deux détentrices d'un baccalauréat de l'université de Sherbrooke et d'une maîtrise de l'université Mcgill, ont publiés dans les revues Contre jour, Moebius en plus d'avoir toutes deux remporté Le Prix du Jeune Écrivain respectivement en 1990 et 2015.
Mais ce qui m'a le plus étonné c'est l'écho que ce font leurs ouvrages.
Les narrations de Retour à Sand Hill (2014) et de Je n'ai jamais embrassé Laure (2016) portent une délicatesse de la vérité qui c'était presque éteinte avec Duras. Une écriture fine qui montre les relations entre «des ruissellements, des surgissements, des rapprochements possibles entre l'idée, la forme, la chose la permanence de la chose, son inanité, la matière de l'idée, de la couleur, de la lumière, et Dieu sait quoi encore.» 1
Cette lumière, c'est celle de la rue aux couleurs si vives qui « s'embl[ent] jaillir hors des ténèbres »2 ou encore celle de ces mannequins dépourvus de pupilles et à la peau si blanche qu'il faut se « protéger [les] yeux de leur lumière. »3
Il y a cette volonté chez Lemmens et Renaud de voir au-delà de la vie ordinaire.
D'être un œil qui est à la fois « dedans dehors de la toile […] dehors dedans du noir et du blanc. »4
Quand l'un des deux ouvrages entrebâille une porte sur l'intimité, l'autre l'ouvre complètement :

Elle se retourne vers moi et lisse mes cheveux avec ses paumes, humidifie son index pour effacer une saleté sur ma joue. […] À mon tour, j'effleure sa joue. Elle touche le bout de mon nez; je pose mon pouce sur le sien. Elle bat des paupières; moi aussi. Je dilate les narines et mords l'intérieur de mes joues. Elle m'imite.
5
*****
Alba est venue poser ses lèvres sur les miennes. Elle m'embrassaient parfois comme ça, sans prévenir. À la fin, c'était devenu une habitude. L'hiver, son baiser réchauffait mes lèvres et mon corps, et c'était peut-être la seule raison qui la poussait à le faire et je ne savais jamais si c'était elle qui me volait un baiser, ou si c'était moi qui lui arrachais une part de chaleur.6

Cependant, les deux livres partagent aussi la même faiblesse : le manque d'espace laissé au texte.
Les idées sont prises en un bloc monolithique qui mériterait d'être fendu et aéré dans une mise en page proche de celle des recueils de poésie. Mais pour une telle mise en forme, il faut une écoute minutieuse de la voix des auteures et ça qui requière du temps.

Temps qu'il faudrait prendre, car Lemmens et Renaud ont cette capacité de replacer l'humain en face de l'immensité de la nature et du temps.
Une capacité qui manque souvent dans la littérature d'aujourd'hui.

Ouvrages cités
DURAS, Marguerite. (1993) Écrire, Paris, Gallimard
LEMMENS, Katerie. (2014) Retour à Sand Hill, Paris, La Valette éditeur.
RENAUD, Kiev. (2016) Je n'ai jamais embrassé Laure, Montréal, Leméac.

1Duras. p.123-124
2Lemmins. p.167
3Renaud. p.78.
4Lemmins. p. 24
5Renaud. p.24.

6Lemmens. p.79   


vendredi 13 mai 2016

Écrire dans le spectre du prisme




Je pourrais d'abord entendre par sensation la manière dont je suis affecté et l'épreuve d'un état de moi-même. Le gris des yeux fermés qui m'entoure sans distance, les sons du demi-sommeil qui vibrent « dans ma tête » indiqueraient ce que peut être le pur sentir. 
Maurice Merleau Ponty, Phénoménologie de la perception


Introduction
Peu habitué à faire une réflexion critique sur mon travail ou sur mes lectures, j'ai décidé de scinder ce texte en plusieurs segments qui formeront ensemble une bonne indication pour définir 'endroit où je suis rendu dans ma démarche artistique et, par le fait même, en quoi le cours de poésie l'a considérablement bonifié. Ainsi, je commencerai par parler des réponses que les lectures et les discussions avec vous ou avec les autres élèves m'ont apportés, pour en suite centrer mon propos vers ma démarche créatrice et l'un des deux projets que je veux en faire émerger.


Le cours et mes lectures.

Je crois que le cours de poésie est celui qui a le plus enrichie mes réflexions et démarches personnelles ; depuis que j'ai décidé de choisir la branche de la littérature plutôt que celle de philosophie. Et, surtout, je suis content de l'avoir vécu à cette étape de ma vie. Je ne crois pas, personnellement, que plus jeune j'aurais eu la maturité suffisante pour comprendre et pousser les textes plus loin. Pour reprendre, les thermes de Renée Lapierre, j'avais déjà pris connaissance de ma voix, mais je n'arrivais pas à ouvrir l'espace entre moi et elle. La lecture des autres étudiants m'a permis de retourner à la base d'un projet poétique : qu'est-ce que l'on peut arriver à dire avec cette langue hachurée qu'est la poésie ?

Auparavant, j'ai suivie plusieurs ateliers de créations, mais je n'ai jamais osé y faire lire ma poésie. J'avais trop peur de recevoir les même commentaires destinés à mes collègues qui si risquaient : « Je ne sais pas si je peux commenter/ je n'y arrive pas/ je ne suis pas poète, mais ce que je comprends c'est beau. »

Pour moi la poésie n'est pas d'ordre esthétique, il s'agit d'écouter la vie à sa plus simple expression. « Les poèmes écoutent. Ils écoutent quoi ? Non pas d'abord du sens, ou de l'émotion, ou de la beauté, mais de la voix. »1
Écouter la voix, le roman, l'essai, le roman graphique et le théâtre le font aussi.
Alors pourquoi serait-ce si différent pour la poésie ?

L'erreur serait de dire que pour détailler le monde, il faut savoir en reconnaître la poésie.
Ce qui en fait, reviendrait à dire que l'on peut parler de poésie sans parler de poèmes.

« Je parle de poésie : je ne parle pas de poème. »
2

Mais, iI faut parler de poèmes, aux pluriels, et de tout ce qui peut en être.

Comme le dit Steve Gagnon dans son texte Nous n'avons rien à faire des poèmes illustrés : « Depuis longtemps, le poème ne se définit plus par sa forme ni même par son absence de forme. La définition de la poésie est encore plus glissante que celle de la fiction. Comme pour cette dernière, il y a cependant une sorte de consensus : ceci est un poème. On le reconnaît, la plupart du temps, au premier coups d’œil. »3

Le cours m'a remis devant cette réalité : toute voix peut se prêter à la poésie. Seulement, le papier n'est pas toujours le bon médium  ou, du moins le plus complet.

C'est pourquoi, j'ai fendu ma création en deux.
Je me suis rendu compte, avec les commentaires du cours, que ne faisais pas avec mes poèmes ce que j'arrive à faire avec des manuscrits ; en tirer un projet parmi les bribes.

Après un retour dans mes deux derniers projets, j'ai décelé deux voix claires qui s'éteignaient entre elles. L'une des voix parle d'intimité, de mes relations humaines et amoureuses et l'autre est plus extérieur, dans le constat du monde.

Celle qui m'intéresse le plus, en ce moment, est celle de l'intime, parce qu'elle est plus personnel, envahissante et mature, si j'oserais dire.

C'est cette voix qui a prie le nom: C'est trop facile de tenir nos promesses. L'autre se nommera Le district des habitudes et prendra la forme d'une carte avec des points de géolocalisation poétique ; bref, sortira de la feuille, mais l'idée est encore floue.

Au final, les deux étaient déjà là, n'attendant que je sépare les pommes et les oranges.

Avec le recul, ça m’apparaît évident, car je n'arrivais qu'à faire publié mon recueil qu'en revues, les suites distinctement séparées.


C'est pourquoi j'aimerais remercier Kateri Lemmens et les étudiants du cours de m'avoir pousser à confronter mes deux voix poétiques. Confrontation qui n'était jamais arrivé, malgré la lecture de plusieurs amis et mentors.

C'est trop facile de tenir nos promesses dans sa virtualité habitable.






Dans mon parcours artistique, autant comme éditeur qu'auteur, j'ai toujours eu cette volonté de sortir le de texte de son objet matériel.

Que ce soit par la performance, le spectacle ou l'objet livre avec Fond'tonne, dont je suis le fondateur, mes démarches portent toujours la volonté d'habiter le monde dans sa dimension quotidienne.
Je pense qu'il est possible avec les moyens technologiques, mis à notre disposition aujourd'hui, de revoir l'idée qu'on se fait du livre, sans toutefois le dénaturer complètement.

Et personnellement, je crois qu'une légère dénaturation du monde peut véritablement donner quelque chose d’intéressant avec la poésie, qui est un genre littéraire doté d'une grande maniabilité; il suffit de s'intéresser au travail de Mathieu K. Phaneuf avec Fins périples dans les vaisseaux du manège global ou de Jonathan Lamy avec ses vidéospoèmes pour le comprendre.

Je crois aussi que cette opportunité pourrait m'aider à donner une dimension supplémentaire, à ce qui caractérise déjà mes suites poétiques : l'intimité et l'habitabilité.

Sans vouloir détailler en profondeur le projet, le but que j'aimerais atteindre serait une retranscription sensorielle de ce que mes mots peuvent évoquer chez un lecteur. Il ne s'agirait pas d'illustrer de façon sonore et lumineuse mes mots, mais de créer un univers de cohabitation entre tous les sens.

Ainsi, par le son, la lumière et les mots, il s’agirait de créer l'idée d'une chambre pendant une nuit d'hiver québécoise.

Matériellement, ce que j'imagine, c'est un ensemble de lits dans lesquels des inconnus, ou non, pourraient s'allonger dans le but d'écouter, de lire, de voir et de ressentir l'intimité d'un ensembles de suites poétiques.

Peut-être qu'une forme cyclique pourrait être donné à dans l'ensemble, par l’entremise de modifications sur le plan de la lumière et du son, ce qui rappellerait le passage du soir à la nuit et au matin. Ainsi, tout en lisant une suite de poèmes qui avance dans le temps, les spectateurs vivraient cette même temporalité par leurs autres sens.

Écrire dans le spectre du prisme
Récemment une nuit, une nouvelle image pour illustrer ma création m'a réveillée : celle du prisme optique; le même que sur la couverture du disque Dark side of the moon de Pink Floyd.
Ma démarche, m'est alors apparue très claire.
Comme poète, j'extraie du monde un mince fil qui, fois passé par moi, devient plusieurs poèmes d'un seul tout. Je ne créer pas de nouvelles réalités, je ne fais que « les ren[dre] apparentes par la décomposition »4
Cependant, toujours dans une volonté de questionner ma création, j'en viens à me demander ceci : Serait-il possible de m'extraire complètement du processus de reproduction du monde?
Et aussi, est-ce que ma création peu s'affranchir de mon joug?

Toujours dans l'optique d'une volonté de tester a virtualité habitable de C'est trop facile de tenir nos promesses, je me demande si la projection de mes poèmes dans un univers, construit symétriquement avec celui que j'habitais au moment de la création des poèmes, pourrait créer une sorte d'immersion pour le lecteur/ spectateur. Et plus loin encore, est-ce que l'habitation poétique par le spectateur recréerait, chez lui, l'état émotionnel dans lequel je me trouvais au moment de l'écriture ?

Et en me retirant est-ce que j'enlève de ce fait le prisme?
Est-il remplacer par un autre représentant la salle créée?
Ou bien, n'y aurait-il pas plutôt deux prismes : moi et le spectateur?

Et dans ce cas, la distorsion du monde par mes poèmes serait annulé par cette présence d'un autre, car
si l'on suit les hypothèses de la théorie du prisme, « quand les couleurs sont mélangées de nouveau, elles reconstitueront la couleur qu’elles créaient avant la séparation.»5

Au final, j'aimerais atteindre, avec mes poèmes habitables, une totale indépendance phénoménologique,
Et donc, ce n'est qu'en affranchissant totalement mes poèmes de ma présence, que ma voix atteindra sa vraie singularité.



Bibliographie

COTÉ, Véronique. (2014) La vie habitable : Poésie en tant que combustible et désobéissances nécessaires,Montréal, coll. Atelier 10, Nouveau Projet.

DUMAS, Simon. (2015) « Nous n'avons rien à faire des poèmes illustrés » Exit :revue de poésie, vol 81, Montréal, Éditions Gaz Moutarde, p. 68-71.

LAPIERRE, Renée. (22 juin 2015) «Construction d'un espace pour la voix» La chambre claire, [En ligne], http://chambreclaire.org/texte/construction-dun-espace-pour-la-voix (consulté le 24 avril 2016)

NEWTON, Isaac. (1671‐72) Lettre adressée à l'Éditeur de Cambridge, [En ligne], https://www.bibnum.education.fr/sites/default/files/newton-texte.pdf (consulté le 24 avril 2016)
1R. Lapierre, Construction d'un espace pour la voix, enligne.
2V. Coté, La vie habitable, p. 13.
3Steve Dumas, Nous n'avons rien à faire des poèmes illustrés, p.69
4I. NEWTON, Lettre destinée à l'université de Cambridge, en ligne.

5Ibid.  

vendredi 6 mai 2016

napomo 2016



Jour 1
la colere au fond du ventrequi remonte ma gorge
dans un crissement de pneus 

Jour 2
au service à la clientèle
entre deux tunes de slow jazz
la dame dit:

"vas-y mon coeur"
pendant une seconde
je me demande
si elle s'adresse à moi
ou à une machine.

jour 3
le surveillant
qui reve d'etre gardien
qui reve d'etre police
qui rêve d'être Claude Legault
dans le téléroman de sa mère
trépigne
exulte
retiens son souffle
pour que je remette le recueil
d'
Élise sur sa tablette
d'ecole secondaire
comme si c'était de la junk food
une arme blanche
ou quelque chose
d'infiniment
moins

dangereux 

Jour 4
l'hiver
c'est levé en retard
a coupé le prof
en rentrant dans classe
a dérangé tout le monde
avec son facebook.

jour 5 
au concert d'Iron Maiden
un gars attends 45 minutes
pour un autographe 

sur son c.d gravé.

Jour 6.
y'annonce
parisien jusque dans sa voix
que mettre vingts heures
ou vingt fois une heure
sur des poèmes
c'est
la
même
chose.
soudainement
je me demande
que je vais faire
de ma vie
quand
j'atteindrai 

25 ans

jour 7
ta bouche
est une tisane
contre mon insomnie

jour 8
"y'a pas un problème
de photocopieuse
qu'un marteau
ne peut pas régler"
me dit la bibliothécaire 

jour 9
assis au bar
Maurice devenu sobre
sirote son verre d'eau
comme une double IPA

Jour 10
entre le dep et l'appart
la lune est en phase dreamworks
manque plus que
le petit bonhomme
à canne à pêche
il doit être
en fin de session

Jour 11
se plier le corps
dans une enveloppe
pour échapper 

à la fatigue


Jour 12
retourner
à la simple
émotion


jour 13
tu prends la pause
impassible
et désirable
sur ton tapis roulant


jour 13 b
il fait un temps
de baseball

jour 14
En ton absence
Je dois me rabattre
sur les dépanneurs
jusqu'au moment
où mes os
commencerons à cailler

jour 15.
se réveiller
à 16h
le corps encore pogné
dans les plis de draps
du temps

napomo jour 16 




















jour 17
et le soleil se levait
avec juste assez de douceur

pour éclairer le lit
de cette façon
je savais où enlacer ton corps
sans avoir à te réveiller

Jour 18
C'est le genre de jour
Ou tu t'sens pas bien
Meme s'y fait beau
Comme un relent d'hiver
Pis de malêtre une dernière shot
Le genre de journée
Ou tes t-shirts sont trop p'tits
Que tes jeans sont trop louces
Pis que tu pognes une roche dans ton soulier.
T'as juste envie de t'recouher
Mais ca passera pas
Ca fait deja trois jours que tu traines ta peau
Pis l'envie de vomir après chaque escalier
C'est pas la faute du monde
Eux sont beaux
Sont lumineux
T'as envie de les attendre pour leur ouvrir la porte
les laisser passer
Devant toé
Bouclier humain contre la morosité de ta vie.

jour 19
boire du jus d'orange
en pensant très fort
que c'est du café

jour 20
Elle se tient là, entre ma table et la caisse.
Dans un angle qui m'empêche de voir ses yeux.
Il y a quelque chose chez elle, qui a interrompue ma lecture.
Peut-être sa voix, douce et autoritaire.
Maintenant, elle fait des allez-retour entre le frigo de service et l'employé qui retouche sa commande.
Ses longs cheveux blonds se balancent et cachent son visage.
Quelques fois, la percée d'une oreille, mais rien de plus.
J'hésite entre terminer mon chapitre et connaître la fin.

jour 21
le plus grand drame
de la littérature québécoise
c'est d'avoir fait du mot aurore
le nom d'un personnage

Jour 22
au travers la fenêtre
mon voisin
à la retraite depuis 20 ans
qui lit son journal
avant d'aller travailler

jour 23
Freddie Mercury
c'est le toréador mythique
qu' Hemingway
a cherché toute sa vie.

Jour 23 b
avec la chaleur
le retour du chant
des voisins saouls

Jour 24
y'a des jours comme ca
une partie de ta vie
te ferme dans face
quand le téléphone
se met à sonner
y'a deja une petite fin
qui se dessine en back ground
comme une nuit d'orage
"Ton chat passera pas la journée"
Pis toé
tu ravales
tu replies
T'as un examen demain

Jour 25
au lotus,
les deux serveuses
sont tatouées
au même endroit
de la poitrine
ce doit être
un pre requis
faire la différence
entre hôtesse
et boss girl

Jour 26
ca prends
du courage
de la patiente
et une grande connaissance
de soi
pour trouver
sa chaise de lecture
dans une nouvelle bibliothèque

Jour 27
j'ai fais un poème
avec les livres
que t'as oublies
chez moi
ça ressemble à
une lettre d'amour sensible
parce que je ne l'ai pas ecrite

Jour 28
se rendre à l'évidence
qu'entre rimouski
et sherbrooke
la seule personne
que l'on rencontre
est notre reflet
dans le miroir
toujours sale
des gares routières

Jour 29
après la révolution
il faudra desserrer le poing
pour écrire des poèmes

Jour 30 : le dernier
et se rendre compte
que nos textes ne sont
que de la périte.