.

.
Photographie de Hugo Latour

dimanche 7 mai 2017


Quand j’ai commencé à lire de la poésie, je me demandais si je le faisais correctement. 
Ça peut paraître ridicule, mais je me forçais à ressentir quelque chose pour chaque image, tentais de savourer un poème après l’autre pour en comprendre le sens. 
Or, si parfois, j’arrivais à vraiment comprendre une image, cette pratique de lecture m’ennuyait. J’ai donc demandé conseil à ma grande sœur, lectrice de poésie depuis plusieurs années, qui m’a alors dit qu’un livre de poésie n’était ni plus ni moins qu’un livre comme les autres et que je devais le lire d’une couverture à l’autre, comme je le ferais pour un essai, une BD ou un roman ; si je ne me sentais pas le besoin de m’arrêter pour relire plusieurs fois un passage, c’est parce qu’il n’était pas marquant pour moi.
Cette façon de lire la poésie m’a permis, d’abord, de me « décomplexer » de ce genre littéraire. Ensuite, de découvrir que ce que j’aime le plus quand je lis un ouvrage de poésie, c’est quand un narrateur veut me raconter une histoire.

En ce moment, je dois lire beaucoup d'ouvrages de poésie( pour baisser ma pile personnelle, mes critiques pour La Recrue du  Mois ou mon travail d'éditeur) et je me suis rendu compte que je n'ai jamais vraiment divergé de cet enseignement. Les « recueils » de poésie m'ennuient généralement et ça me prends tout pour ne pas partir dans la lune pendant un poème ou deux. Cela ne veut pas dire que ce sont des mauvais ouvrages, qui je serais pour dire ça, mais je trouve qu'ils ne me racontent pas d'histoire qui me fait tenir en haleine.

C'est peut-être pour ça que je préfère les plus vieux recueils de Desbiens ou, en poésie contemporaine, les auteurs-trices qui portent une histoire d'un bout à l'autre de leur live: Leblanc-Poirier, Réhel, Gill et la version vidéo du recueil de Maude Veilleux plutôt que sa version livre, qui me semble plus «hachurée». 

Svp poète, construisez des bons livres au-lieu de collectionner les poèmes.